Situé à Akkar au nord du Liban, l’aéroport oublié de Kleiat (aussi écrit Qlayaat), est officiellement connu comme la base aérienne René Mouawad
Il se trouve à 7 km de la frontière libano-syrienne au nord et à 26 km de Tripoli. Il faut compter environ 3 heures de route pour s’y rendre depuis l’aéroport international de Beyrouth – Rafic Hariri.
À un moment donné, la compagnie aérienne libanaise, Middle East Airlines, a effectué des vols entre Beyrouth et l’aéroport nordique qui servait d’aéroport domestique au Liban-Nord. Cependant, ce dernier et aujourd’hui sous le contrôle de l’armé libanaise.
Le petit aéroport a été construit en 1934 par l’Iraq Petroleum Company (IPC), qui l’a ensuite utilisé pour transporter, à bords de ses avions, ses employés du Liban vers les pays arabes.
En 1966, l’armée libanaise a pris la relève de l’aéroport et a commencé à l’agrandir et à développer ses capacités techniques pour en faire l’une des bases aériennes les plus modernes de la région.
La force aérienne a reçu des avions de chasse “Mirage” de la France. Les pilotes et les techniciens ont aussi eu la chance de participer à des cours concernant les avions. Pendant ce temps, des vols à destination et en provenance de l’aéroport étaient en cours.
Toutefois, et comme plusieurs autres institutions développées au Liban, les activités de l’aéroport ont été entravées et ralenties à cause de la guerre civile libanaise.
Après l’accord de Taëf en 1989, le Parlement libanais s’est réuni à l’aéroport pour élire le président libanais, René Mouawad. À peine 17 jours plus tard, il est assassiné dans un attentat dans une voiture piégée à Beyrouth. L’aéroport de Kleiat a été renommé pour lui rendre hommage.
C’est à cette époque que l’aéroport est officiellement devenu la base aérienne René Mouawad et est passé entièrement sous le contrôle des forces aériennes libanaises. C’est toujours le cas.
Le 13 juillet 2006, lors de l’agression militaire israélienne contre le Liban, les forces aériennes israéliennes ont bombardé la base aérienne. Depuis, il a été réparé et remis au service des forces aériennes libanaises.
La réouverture de l’aéroport de Kleiat a été longtemps évoquée par les habitants du Nord, qui espèrent disposer d’un aéroport leur évitant un long trajet jusqu’à l’aéroport de Beyrouth pour leurs déplacements à l’extérieur du pays.
Sa réouverture pourrait offrir de nouvelles possibilités d’emploi et encourager le nord à prospérer et à s’épanouir au niveau économique.
Il en résulterait une réduction des embouteillages sur l’autoroute pour les personnes qui se rendent à Beyrouth pour travailler, car des opportunités s’ouvriraient à proximité de l’aéroport.
Selon l’ancien directeur de l’Autorité de l’aviation civile, Dr. Hamdi Chaouk, l’aéroport peut créer environ 5000 emplois, ce qui constituerait un coup de pouce économique important pour le Nord en particulier et pour le pays en général.
Il permettrait même de promouvoir le tourisme au Liban-Nord, qui a longtemps été considéré comme une région négligée, bien qu’il y ait beaucoup de choses à voir.
Au cours de la dernière décennie, des rumeurs sur des projets de reconstruction et de réouverture au public se sont répandues, un rêve à ajouter à la liste du Nouveau Liban que les habitants souhaitent se réaliser.