La fin du 18e siècle a été marquée par des affrontements majeurs entre l’Empire ottoman et l’Empire russe, durant lesquels les troupes russes sont arrivées à Beyrouth pour la première fois depuis des siècles.
Opportunité pour se rebeller
Entre 1768 et 1774, les Russes et les Ottomans se sont affrontés dans une guerre pour des terres en Europe de l’Est, en Caucase et au Moyen-Orient.
L’Empire ottoman étant occupée par la guerre, Ali Bey Al-Kabir gouverneur autonome de l’Egypte a décidé de déclarer l’indépendance de son pays. Il a ainsi envoyé son armée pour occuper les territoires ottomans au Levant.
Selon le site Russia Beyond, durant cette époque, l’Empire ottoman avait subi l’une les pertes les plus importantes de la guerre. En effet, 20 navires et 11000 marins ont été perdus lors des combats dans la baie de Tchesmé, sur la côte égéenne de l’Empire.
L’éruption d’une série de révolte peu après a posé un défi supplémentaire à l’Empire ottoman qui faisait déjà face à plusieurs difficultés.
La révolte s’est aggravée et est devenue plus difficile à gérer après que l’Empire Russe, profitant de la situation, a commencé à soutenir le soulèvement.
Le 11 juin 1772, des rebelles ont gagné face aux forces ottomanes à Sidon grâce au soutien russe.
Après cette victoire, cheikh Zahir Al-Uma Al-Zaydani, le gouverneur de la Palestine, a convaincu la Russie de se diriger vers la ville stratégique de Beyrouth, qui était à l’époque sous le contrôle de l’Émir Yusuf Shihab, Émir du Mont Liban.
Plus tard en juin, des rebelles grecs soutenus par la Russie ont lancé des tirs d’artillerie vers Beyrouth et l’ont bombardé pendant cinq jours consécutifs. Par la suite, ils ont débarqué et ont saccagé les zones environnantes.
La prise de Beyrouth
Après l’attaque, l’émir Yusuf a envoyé un émissaire pour négocier avec le chef de l’invasion grecque, le commandant Gregorios Rizo. Il finit par verser une contribution aux rebelles grecs et par prêter serment de son allégeance à l’Empire russe.
Cette nouvelle a été suivie d’une action rapide par le commandant ottoman Ahmad Pacha Al-Jazzar qui contrôla Beyrouth, la ville côtière sans aucune résistance et a commencé à la fortifier. Elle avait une importance stratégique pour les Ottomans puisqu’elle servait de ligne d’approvisionnement vitale pour Damas, l’une de leurs plus importantes villes.
Le 23 juillet 1773, une flotte russe de 17 navires a assiégé Beyrouth, tandis que les troupes de l’émir Yusuf ont réussi à assiéger le terre.
Cependant, les troupes libanaises se sont retirées progressivement, ce qui a pesé sur les forces russes.
Néanmoins, les Russes ont maintenu le siège en force jusqu’au 29 septembre, lorsque Ahmad Pacha a hissé le drapeau blanc, surtout après que les renforts ottomans ont été attaqués et dispersés par le cheikh Zahir.
Conformément à un accord antérieur, l’émir Yusuf a pris le contrôle de la ville après avoir versé aux Russes près de huit tonnes d’or en compensation.
Des navires russes sont restés en Méditerranée jusqu’au 21 juillet 1774 après la fin de la guerre russo-turque avec la signature du traité de Koutchouk-Kaïnardji.
Il y a un demi-siècle, durant la guerre d’indépendance, la révolution grecque arriva au Liban. Sa mission, libérer la ville de l’emprise ottomane.