Le monument des Martyres qui se tient au milieu de la place centrale de Beyrouth est une statue symbolique de l’histoire libanaise.
Cependant, celle-ci n’est pas la première à être construite pour commémorer les martyres de 1916. Voici l’histoire du premier monument de la place des Martyres.
Pour commémorer les Libanais qui avaient été froidement exécutés par le chef militaire ottoman, “assoiffé de sang”, Jamal Pasha, le Liban pré-indépendance a voulu ériger un monument là où ils avaient été exécutés.
L’inauguration de la première sculpture dédiée aux martyres a eu lieu en 1930, 14 ans après son exécution. Youssef Howayek, un peintre et sculpteur libanais de Halta, s’est occupé de la création de la statue.
La statue de Howayek, sculptée dans une pièce de calcaire, représente une femme chrétienne et une autre musulmane se tenant la main au-dessus d’une urne qui symbolise les cendres de chacun de leurs enfants martyrisés.
Le sculpteur a décidé d’y graver la Shahada musulmane (لا إله إلا الله) et une petite croix respectivement sur le torse des deux femmes. La statue est ainsi devenue connue sous le nom Les Pleureuses.
Malgré la solidarité qu’elle représente, la statue qui avait été commissionnée par le mandat français, était très impopulaire parmi les Libanais à cause de la représentation du chagrin des mères face à une urne funéraire.
D’ailleurs, un homme l’a attaqué et endommagé avec un marteau en 1948.
Mais malgré tout, Les Pleureuses sont restées à la place des Martyres bien après que le Liban soit devenu indépendant. En 1953, elles ont finalement été retirées.
Depuis 1993, la statue est exposée à l’extérieur du musée de Sursock à Beyrouth.
Le monument bronze symbolique des martyrs qui caractérise aujourd’hui la place centrale de Beyrouth a comblé le vide qu’avait laissé son prédécesseur huit ans après son retrait.
En 1960, le président Fouad Chehab a inauguré la statue qui fait 4 mètres de long.