Au fil des années, de nombreux Libanais et Libanaises ont fait preuve de vrai courage. Découvrez aujourd’hui l’histoire héroïque de Radwan Al Baltaji.
Radwan Al Balaji a risqué sa vie pour sauver les passagers du SS Champollion.
L’évènement tragique a eu lieu à bord du navire français Champollion le 23 Janvier 1952. Le bateau transportait alors 328 pèlerins chrétiens qui avaient passé Noël en Terre Sainte. Il descendait vers le port de Beyrouth et a dérivé sur les côtes d’Ouzai.
Après que onze marins et quatre passagers soient morts asphyxiés, au milieu des marées hautes, Radwan Al Baltaji a risqué sa vie et a défié la tempête et les vagues mortelles pour sauver les passagers.
Al Baltaji a fait face au danger avec courage et a tenté de sauver seul les passagers, puisqu’à l’époque l’État libanais n’était pas en mesure d’organiser une opération de sauvetage par manque de moyens de secours.
Dès que Radwan al Baltaji a entendu la nouvelle, et malgré tous les avertissements du danger inévitable, il a couru au secours des passagers. Bien qu’il lui était interdit de s’approcher du navire puisqu’il était en train de se noyer avec tous ses passagers.
Mais Al Baltaji n’a pas hésité et a opéré très ingénieusement.
Il a calculé et étudié les mouvements des vagues et le mouvement du courant marin, et a guidé son bateau à l’endroit où le Champollion était en train de couler, et a commencé à sauver les passagers.
La mission de sauvetage qu’il s’est imposée n’a pas été facile. Il lui a fallu plusieurs tentatives avant de réussir à sauver environ 300 passagers.
Le lendemain, beaucoup sont allés voir le Champollion et ont remarqué qu’il était scindé en deux.
Les photographies de Radwan al Baltaji était dans les journaux. Son héroïsme a fait la une.
Cela lui a également valu un hommage de la part du président de l’époque, Camille Chamoun, et du général français Charles de Gaulle.
Il est devenu une légende à laquelle les gens se réfèrent lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés. “Nous voulons le voyou” est devenu une expression courante utilisée lorsque les gens ont besoin d’aide pour résoudre un problème.
Le grand-père d’Al Baltaji était un guide de navigation de Sidon. Son travail est devenu celui de ses enfants et petits-enfants à Beyrouth et à Tripoli.
Au fil du temps, la famille Al Baltaji est devenue experte, comme on en a jamais vue, des profondeurs, des courants et des dangers de la mer. Elle a brillamment guidé les navires perdus vers les ports.
Selon l’historien et professeur Abdellatif Fakhoury, lorsque la société française s’est engagée dans la construction et l’agrandissement du port de Beyrouth, Faiq Pacha al-Turki leur a dit qu’ils devaient consulter Ibrahim Khalil Al Baltaji. Ce dernier était opposé à la construction du port à l’endroit où il se trouve aujourd’hui, près de l’hôtel Saint-Georges.
Le nom d’Al Baltaji décrit des caractéristiques tel que l’audace et le courage connu des membres de cette famille et leurs exploits pendant l’ère ottomane et par la suite.
Il est à noter que ce nom revêt aujourd’hui un sens plus péjoratif de voyou. Il est utilisé pour désigner ceux qui commettent des actes contraires à la loi.