Depuis toujours, le patrimoine et les sites culturels au Liban sont menacés. Bien qu’il semble difficile de les protéger, reconnaître leur importance peut jouer un rôle fondamental.
Cette liste présente plusieurs lieux abandonnés qui ont joué un rôle important dans l’histoire et cherche à préserver leurs souvenirs.
La Maison Rose, Manara
À la base, il s’agissait d’un pavillon. En 1882, Mohammad Ardati a construit deux étages et y a vécu avec sa famille. Au cours du XXe siècle, de nombreux dignitaires ont séjourné à la Maison Rose avec leur famille, notamment le général De Gaulle.
De nombreux peintres ont résidé dans cette maison et leurs tableaux y ont été exposés. Malgré le rôle incontestable de la maison dans le patrimoine libanais et ses souvenirs de la guerre civile, le futur de cette maison est en danger.
La synagogue abandonnée de Bhamdoun, Bhamdoun
Ce lieu de prière, connu sous le nom du “dernier temple”, appartenait à la communauté juive, libanaise. Construite au début du XXe siècle, elle est l’une des quatre plus grandes synagogues du Liban. Bien que l’immeuble soit abandonné, sa structure demeure intacte.
Bhamdoun était une destination d’été pour plus de 4 000 Juifs avant que les tensions ne commencent à s’intensifier à l’approche de la guerre civile libanaise.
L’ Aquarium, Batroun
Cette structure abandonnée, qui se mêle aujourd’hui au paysage urbain de la ville, devait être un aquarium. En effet, la construction du bâtiment a été reportée à cause de la guerre civile.
Le site qui attire de nombreux visiteurs est la tour de l’aquarium, en raison de sa hauteur et de son fascinant puit de lumière.
Bien que l’accès est interdit, les murs de ce bâtiment sont couverts de graffitis colorés qui se voient de loin. Le destin de cette structure demeure inconnu.
Le Grand Théâtre de Beyrouth
L’un des derniers aperçus de Beyrouth avant la guerre, est le Grand Théâtre qui est considéré comme une icône culturelle et un point de repère historique important.
Le théâtre a été construit dans les années 1930 et a accueilli des événements de toute sorte provenant du Moyen-Orient et de l’Europe. Comme plusieurs autres bâtiments à Beyrouth, il a été abandonné suite à la guerre civile et les projets de restaurations ont été reportés depuis les années 1990.
Omar Naim a réalisé un documentaire primé intitulé “A Tale of Beirut” qui retrace la guerre civile du Liban à travers les événements qu’a vécu le Grand Théâtre.
La Foire internationale Rachid Karamé, Tripoli
La Foire Rachid Karami a été construit par le célèbre architecte Oscar Niemeyer en 1968 comme foire commerciale. Celle-ci comprend un théâtre expérimental, un réservoir d’eau, un amphithéâtre extérieur, des pavillons et des jardins tropicaux.
Reconnue comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO, sa structure reflète l’architecture moderne du XXe siècle. L’entrée est désormais réservée aux citoyens de Tripoli afin qu’ils profitent de ce grand espace très bien préservé.
Le Palais de Farid Serhal, Jezzine
Bien qu’il ne soit pas complètement abandonné et qu’il soit encore en cours de construction, cet énorme palais est le rêve continuel du poète Joseph Matar qui l’a développé avec l’aide du représentant parlementaire de Jezzine, Fadi Serhal.
Serhal a accumulé d’innombrables livres sur les sculptures grecques et romaines ainsi que les styles artistiques byzantins, arabes, italiens et français en plus des styles artistiques de la renaissance espagnole. A l’intérieur, l’influence de ces modèles et de ces styles architecturaux est évidente.
Les heures d’ouverture sont uniquement sur rendez-vous avec Joe Harfouch.
MACAM, Alita
Si vous montez l’autoroute à partir de Jbeil, vous trouverez une ancienne usine qui a été convertie en musée et qui abrite des sculptures libanaises. À côté du musée, se trouvent deux usines de calcaires abandonnées.
Les visiteurs peuvent encore retrouver des traces des anciennes productions. Le bâtiment donne sur une belle vue panoramique de Jbeil et de Jounieh.
Takeddin el-Solh’s Mansion, Hamra
La résidence du Premier ministre Takeddin el-Solh, située à la rue Spears à Hamra, a une taille semblable à celle d’un petit château. Malheureusement, elle est aujourd’hui jonchée d’ordure et de matériel de construction en raison d’un projet de construction à sa proximité.
Les murs de la façade sont maintenant recouverts de graffiti, et l’odeur des ordures submerge les lieux. Ce qui fut autrefois une belle demeure est aujourd’hui ignorée par la plupart des promeneurs. Ce bâtiment est recouvert de vignes et d’arbres, mais conserve malgré tout son aspect magnifique.