Qui d’entre nous n’a pas entendu parler du Titanic et de sa fin tragique ? Qui n’a pas regardé le film iconique de 3 heures qui se déroule autour de l’histoire d’amour de Jack et Rose ? Qui n’a pas passé des semaines pleurant à chaudes larmes tout en chantant le classique de Céline Dion “My heart will go on” ?
À l’occasion du 107e anniversaire du naufrage du Titanic, nous vous présentons quelques faits intéressants sur les personnes qui étaient à bord.
Le 14 avril 1912, le navire le plus célèbre du monde a heurté un iceberg et a sombré dans les profondeurs de l’océan Atlantique. La tragédie a coûté la vie à plus de 1 500 passagers et membres d’équipage, dont 165 Libanais.
Il est peu connu que 165 Libanais se trouvaient à bord du paquebot britannique qui faisait route de Southampton, en Angleterre, vers New York, aux États-Unis.
L’histoire oubliée des passagers libanais a été racontée par Michel Karam, auteur du livre “Lebanese on the Titanic”, traduit par “Libanais à bord du Titanic“. L’auteur relate les circonstances qui ont conduit nos 165 compatriotes à monter à bord du navire, ainsi que les événements de la nuit redoutée, tels qu’ils ont été racontés par les survivants.
Nous vous en avons présenté aujourd’hui quelques extraits et, bien que l’intrigue du film soit fictive, il est étonnant de constater à quel point ces bribes sur les voyageurs libanais du Titanic ressemblent aux éléments du fameux film.
Celles-ci pourraient bien décrire des événements réels qui ont inspiré certaines scènes du film de James Cameron. Nous vous laisserons décider par vous-même :
(Attention : Alerte au spoilers . Mais allons-y ! Qui n’a pas vu Titanic ?)
Plus de 160 personnes plein d’espoirs d’origine libanaise ont embarqué le RMS Titanic le 12 avril, à la recherche d’une meilleure vie pour leurs familles.
De nos villes de Kfarmishki, Zgharta, Zahle, Bkassine, Bint Jbeil, et d’autres, ces Libanais ont quitté leurs villages d’origine dans le seul but d’échapper à la pauvreté et au barbarisme des Ottomans.
Le village montagneux de Hardine (prononcé Hardeen) à Batroun a envoyé 19 de ses fils et filles sur ce bateau. Seuls 7 parmis eux ont survécu.
Les histoires suivantes sont relatées par Elie Fares, originaire de Hardine.
L’une de ces survivantes, Sileneh Dagher, était une jeune mariée qui se rendait aux États-Unis avec son mari Antoun Yazbeck.
Ils ont tous deux réussi à monter à bord d’un bateau de sauvetage. Mais un officier a pointé une arme sur la tête d’Antoun et l’a forcé à céder son siège, convainquant Sileneh que son mari la suivrait sur un autre bateau. C’est la dernière fois qu’elle l’a vu.
Un seul homme de Hardine a survécu et ceci grâce à une femme étrangère qui a eu pitié de lui et l’a caché sous sa robe dans le bateau de sauvetage. L’homme en question était Moubarak Assi (ci-dessous), le diacre du patriarche libanais Elias Howayek.
Un autre témoignage poignant de Hardine est l’histoire de Hanna Touma, un homme qui était amoureux d’une jeune fille de son village d’origine, Zahiyya Khalil.
Hanna et Zahiyya ont décidé de se rendre aux États-Unis pour se construire une meilleure vie. Les parents de Zahiyya ont refusé qu’ils partent sans être mariés, et ils se sont donc unis quelques heures seulement avant de quitter le Liban.
À bord du Titanic, une fête de mariage a été organisée pour célébrer les jeunes mariés la nuit où le Titanic a heurté l’iceberg.
Selon les survivants, lorsque la nouvelle de la collision est parvenue au jeune couple, Zahiyya a refusé de quitter le chevet de son mari bien-aimé, bien que les officiers l’aient suppliée de le faire. Ils se sont donc blottis l’un contre l’autre et ont fait ensemble leurs adieux au monde.
Les habitants de Hardine qui se trouvaient dans le bateau coulant ont accueillit la mort avec une bravoure remarquable.
Selon Moubarak Assi, alors que son bateau de sauvetage était descendu du navire, il a remarqué les hommes de son village d’origine se serrer les uns contre les autres. L’un d’entre eux s’est alors écrié : “Dabkeh, ya shabeb !”.
Et ils se sont blottis l’un contre l’autre pour affronter leur mort inévitable. Main dans la main, épaule contre épaule, tout comme notre notre “Dabkeh” ancestrale qui reflète le courage.